« Par sa connaissance mon serviteur juste JUSTIFIERA beaucoup d’hommes, et il se chargera de leurs iniquités » (Esaïe 53 : 11).
Etant purifiés de nos péchés, nous sommes aussi justifiés, c’est-à-dire rendus justes devant Dieu.
Selon le raisonnement des hommes, un juste est quelqu’un qui ne fait jamais de mal.
Cette définition est exacte, mais elle entraîne la constatation suivante de la Parole de Dieu:
« Il n’y a point de juste, pas même un seul » (Romains 3 : 10).
La Bible déclare: « Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront JUSTIFIES (par la loi) » (Romains 2 : 13).
Tous les hommes ayant transgressé‚ la loi, puisque ayant péché, la conclusion logique est que : « … personne ne sera justifié‚ DEVANT LUI par les œuvres de la loi » (Romains 3 : 20). Dieu, dans Son immense bonté a prévu de nous justifier malgré tout, mais différemment :
« Ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ » (Galates 2 : 16).
« Il nous a sauvés, NON A CAUSE DES ŒUVRES DE JUSTICE QUE NOUS AURIONS FAITES, mais selon sa miséricorde, par le bain de la régénération » (Tite 3 : 5).
Nous ne pouvons être justifiés par notre conduite car celle-ci est trop empreinte du péché pour nous valoir le titre de juste. Le Seigneur a prévu un autre moyen pour que ce titre nous soit malgré tout décerné, l’IDENTIFICATION au Juste des justes : Jésus-Christ, « Celui qui n’a point connu le péché, Il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions EN LUI justice de Dieu » (2 Corinthiens 5 : 21). Jésus a accompli les exigences de la loi A NOTRE PLACE, car Il n’a jamais péché (Hébreux 4 : 15).
Cette justice qui est la Sienne, Il nous en a revêtus car nous sommes justifiés PAR SON SANG (Romains 5 : 9).
La grâce, c’est le don gratuit de la vie de Jésus qui entraîne le don du pardon de nos fautes, qui entraîne à son tour le don de la justice de Christ : « le don gratuit devient justification » (Romains 5 : 16), et encore bien d’autres choses, comme nous le verrons par la suite.
La Bible nous dit : « Approchons-nous AVEC ASSURANCE du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins » (Hébreux 4 : 16).
S’approcher avec assurance, ce n’est déjà pas s’approcher en pleurnichant et en mendiant, comme font tant de chrétiens, c’est clair ! Ce n’est pas non plus s’approcher en « étalant » devant Dieu ses actes méritoires : « Tu vois ce que j’ai fait, donc j’ai droit… » C’est s’approcher AVEC LA CONSCIENCE d’être revêtu de la justice de Christ et d’être, de ce fait, un homme juste devant Dieu, RENDU DIGNE d’être exaucé.
Paul lui-même déclare qu’il veut être justifié devant Dieu « NON AVEC MA justice, celle qui vient de la loi, mais AVEC CELLE QUI S’OBTIENT par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi » (Philippiens 3 : 9).
« La prière agissante DU JUSTE a une grande efficacité » (Jacques 5 : 16). IL EST QUESTION DE VOUS, si vous êtes enfant de Dieu, dans ce verset. REALISEZ que C’EST VOUS le juste en question. Elie, qui est cité comme exemple au verset 17 du même chapitre, était, nous est-il précisé, « un homme de la même nature que nous », c’est-à-dire un homme aussi imparfait. Il n’en est pas moins mentionné comme « juste » par la Bible.
Quel que soit le degré de notre obéissance, la seule justice qui peut nous permettre d’entrer dans le royaume des cieux est, comme nous venons de le voir dans le chapitre précédent, celle qui provient du don gratuit de Christ à l’homme pécheur.
La conception humaine de la justice, comme de la perfection et de la sainteté, ne correspond pas à la conception de Dieu. L’homme regarde les choses selon une notion de justice, de perfection, de sainteté QUI N’EST PAS FAUSSE mais qui est, ici-bas, IRREALISABLE à cause du péché. Dieu, Lui, les regarde A TRAVERS CHRIST !
IL LES EVALUE, LES JUGE, LES VOIT au travers de Christ ! Il ne les conçoit QU’AU TRAVERS DE CHRIST !
Pour Dieu, nous ne sommes pas justes parce que nous sommes parfaits dans tous nos actes, mais parce que nous sommes déclarés justes : « C’est par elle (la foi) qu’il (Abel) fut DECLARE juste » (Hébreux 11 : 14). Il nous faut, nous chrétiens, apprendre à voir les choses de la même manière si nous voulons plaire à Dieu.
Oeuvres et oeuvres
La Bible nous dit : « C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice PLUS EXCELLENT que celui de Caïn ; c’est par elle qu’il fut déclaré‚ juste, Dieu APPROUVANT SES OFFRANDES » (Hébreux 11 : 4).
Ce verset nous parle de deux frères, l’un s’appelait Abel, l’autre Caïn. Il nous parle également de deux offrandes, donc DEUX ŒUVRES, l’une faite par Abel, l’autre par Caïn. Une de ces offrandes est reconnue par Dieu comme étant bonne, l’autre comme étant mauvaise :
« L’Eternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande ; mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande » (Genèse 4 : 4, 5).
Abel était un berger, Caïn était laboureur. On peut facilement raisonner humainement, en se disant que l’offrande de Caïn avait plus de valeur que celle d’Abel car Caïn travaillait la terre, alors qu’Abel gardait seulement les troupeaux. Caïn offrait le fruit de son dur labeur tandis qu’Abel offrait un animal de son troupeau, qui ne lui avait pas coûté d’énormes efforts.
Où était la différence entre ces deux offrandes, puisqu’il apparaît que l’offrande en elle- même n’y était pour rien ?
La Parole de Dieu nous révèle que c’est L’ETAT D’ESPRIT dans lequel ces offrandes ont été faites. Elle nous montre dans ce verset 4 du chapitre 11 d’Hébreux que LA FOI avait, premièrement MOTIVE l’offrande d’Abel, deuxièmement que c’est A CAUSE D’ELLE que Dieu a approuvé son offrande. Abel ne cherchait pas à se justifier au travers de son offrande comme c’était le cas de Caïn, mais il recherchait LA GRACE de Dieu.
Ces deux offrandes représentent deux attitudes complètement différentes face au Créateur.
L’une consiste à rechercher la justification par ses propres efforts et mérites, l’autre, image-même du sacrifice de Jésus, est la démarche de foi qui s’approprie la grâce à travers le principe de l’expiation des fautes par le sang. Dieu regarde avant tout NOS MOTIVATIONS:
« L’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au cœur » (1 Samuel 16 : 7).
Howard Pittman est un homme qui est mort et ressuscité. Il accomplissait toutes sortes d’œuvres très bonnes et louables. Pendant le laps de temps où il était mort, il s’est retrouvé devant le trône de Dieu pour s’entendre dire que Dieu ne recevrait de ses mains aucune de ses oeuvres car elles représentaient à Ses yeux une abomination. Cela A CAUSE DE L’ETAT D’ESPRIT DANS LEQUEL ELLES AVAIENT ETE FAITES.
Nos motivations, c’est-à-dire notre état d’esprit ou notre attitude de cœur, donnent ou ne donnent pas leur valeur à nos oeuvres, nous permettent ou ne nous permettent pas de trouver grâce aux yeux de Dieu, de recevoir ou de ne pas recevoir Son pardon. Ce n’est pas une question avant tout de gravité de la faute ou d’importance de l’offrande, comme l’homme a tendance à le voir, mais de l’attitude de cœur QUI MOTIVE l’œuvre, la repentance, etc.
David et Saül ont tous deux péché gravement devant l’Eternel, l’un a essayé de chercher des excuses, l’autre a pleuré amèrement sur son péché (1 Samuel 15 : 20 à 24) ; (2 Samuel 12 : 13).
Il y avait deux brigands crucifiés aux côtés de Jésus. Un seul a trouvé grâce auprès du Seigneur, non pas parce qu’il avait moins de péchés que l’autre sur la conscience – peut-être en avait-il plus – mais à cause de son attitude d’humilité.
Caïn avait une apparence, Abel avait un cœur.
Dieu préfère des chrétiens qui ont du mal à marcher dans Ses commandements mais qui sont conscients et confus de leur misère, que des chrétiens qui ont l’air de « bons chrétiens » mais qui jugent et parlent mal des autres, par exemple. Pour Lui, les premiers sont plus spirituels que les seconds.
La motivation qui va engendrer des oeuvres ACCEPTABLES aux yeux de Dieu est celle qui est inspirée par la foi et LA RECHERCHE DE LA GRACE. Ce principe est tellement important pour Dieu qu’à Ses yeux le publicain pécheur, mais humble, trouve plus facilement grâce que le pharisien rigoriste (Luc 18 : 9 à 14).
Tout ce que nous disons ici n’est pas destiné à nous donner des excuses pour ne faire aucun effort pour nous sanctifier en nous contentant d’être un publicain, mais à comprendre qu’il y a DES PRIORITES dans la loi de Dieu, et dans la vie tout court.
Comprendre la sanctification
Marcher dans la sanctification est synonyme de marcher dans la vie chrétienne en S’AMELIORANT chaque jour et en S’ABSTENANT des choses qui font la guerre à nos âmes.
Le mot sanctification sous-entend surtout l’idée de MISE A PART, de SE GARDER PUR. Paul dit aux Thessaloniciens : « Nous vous prions et vous conjurons au nom du Seigneur Jésus de marcher de PROGRES EN PROGRES… Ce que Dieu veut, c’est votre SANCTIFICATION ; c’est que vous vous ABSTENIEZ de la débauche… c’est que personne n’use envers son frère de fraude et de cupidité. » (1 Thessaloniciens 4 : 1 à 3).
Travailler à sa sanctification NE SE FAIT PAS SANS mourir PROGRESSIVEMENT à ses mauvais penchants, à son moi égoïste et charnel : « Faites donc mourir ce qui dans vos membres est terrestre, la débauche, l’impureté, les passions, les mauvais désirs et la cupidité, qui est une idolâtrie » (Colossiens 3 : 5).
Ce que nous entendons généralement par sanctification est en rapport avec notre conduite. Cela est tout à fait juste et biblique : « … vous aussi soyez SAINTS dans toute votre CONDUITE selon qu’il est écrit : Vous serez SAINTS, car je suis saint » (1 Pierre 1 : 15). Néanmoins, la Parole de Dieu affirme également que « NOUS SOMMES SANCTIFIES, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, UNE FOIS POUR TOUTES » (Hébreux 10 : 10).
D’un côté, il nous est dit dans la Bible de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour PARVENIR à la sanctification : « … maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice, POUR ARRIVER à la SAINTETE » (Romains 6 : 19), d’un autre, que nous sommes déjà sanctifiés.
Il nous faut comprendre qu’il est question de deux sanctifications.
Sanctification et sanctification
Nous sommes sauvés, pourtant il nous faut travailler à notre Salut, c’est-à-dire à le garder, à produire les fruits et vivre toutes les conséquences concrètes de ce Salut.
Nous avons vaincu le malin en Christ, il nous faut pourtant combattre POUR FAIRE VALOIR chaque jour notre victoire (1 Jean 2 : 13) ; (Colossiens 4 : 12).
Jésus s’est chargé de nos infirmités et de nos maladies, nous devons pourtant livrer le combat de la foi pour nous APPROPRIER santé et guérison qui nous reviennent de droit (Matthieu 8 : 13, 17).
Nous sommes saints et nous devons aussi nous sanctifier !
Il y a un travail spirituel qui est accompli par le sacrifice de Jésus, ce travail doit ensuite SE REPERCUTER dans la vie psychique, physique, matérielle, la vie de tous les jours.
En offrant Son Fils pour nous, Dieu a fait Sa part: la plus grande part. Il nous demande maintenant de faire la nôtre pour rendre effectifs DANS CE MONDE Son Salut, Sa victoire, Sa guérison, Sa sanctification, etc. (Quand je dis que nous devons faire notre part, je n’entends pas par là que nous pouvons nous passer de Dieu pour cela.
Nous devons être PARTICIPANTS avec Lui en étant A L’ECOUTE de Ses DIRECTIVES et en LE LAISSANT nous revêtir de Son état d’esprit pour mener à bien la tâche qu’Il nous a confiée.)
Il y a une sanctification qui a été accomplie dans notre esprit, à travers le sacrifice de Jésus. Il y a une autre sanctification qui concerne notre âme (= personnalité, intelligence) et notre corps. Elle consiste à travailler, à nous discipliner dans nos PENSEES, nos ACTES et nos PAROLES de tous les jours.
Il est donc question de deux sanctifications :
1. Christ étant mort pour nous, nous sommes sanctifiés par Son sang (= rendus purs). Si bien que la Bible nous appelle « les saints ». Paul s’adressant aux églises, donc aux chrétiens, commence plusieurs de ses Epîtres par : « … à tous LES SAINTS… » (Philippiens 1 : 1). Vous voyez, un saint, ce n’est pas quelqu’un à qui l’on a dressé une statue.
Un saint, c’est quelqu’un qui a été sanctifié par le sang de Jésus. Les saints ne sont pas non plus des gens parfaits. Paul s’adresse aux Corinthiens, à qui il fait de nombreux reproches, en ces termes : « … à ceux qui ont été SANCTIFIES EN JESUS-CHRIST, SAINTS PAR VOCATION » (1 Corinthiens 1 : 1).
De même que nous sommes justifiés par Christ, nous sommes sanctifiés par Lui :
« Jésus-Christ… a été fait pour nous sagesse, justice, SANCTIFICATION » (1 Corinthiens 1 : 30).
Notre esprit, étant recréé lors de la nouvelle naissance, Dieu venant par le Saint-Esprit y faire Sa demeure, est rendu NEUF = PUR = SAINT.
2. Ce travail de purification que Dieu a accompli dans notre esprit est suffisant pour nous justifier aux yeux de Dieu. Mais le monde qui nous entoure a besoin, POUR ETRE AU BENEFICE de notre transformation et de l’Amour de Dieu, que NOUS REFLETIONS cette sanctification dans notre vie de tous les jours. Nous sommes appelés à pratiquer des oeuvres REFLETANT l’amour de notre Dieu.
A cette fin, nous devons mettre un terme à nos passions, nos péchés, nos mauvais désirs, notre immaturité, etc. « Si donc quelqu’un se conserve PUR, EN S’ABSTENANT de ces choses, il sera un vase d’honneur, SANCTIFIE, UTILE à son maître, PROPRE A TOUTE BONNE ŒUVRE » (2 Timothée 2 : 21). C’est la deuxième sanctification ou sanctification extérieure. Elle s’effectue chaque jour. Faisant allusion à ces deux sanctifications, la Parole de Dieu nous exhorte en ces termes : « Que celui qui est SAINT SE SANCTIFIE encore » (Apocalypse 22 : 11).
Pour travailler efficacement à notre sanctification extérieure, dans notre vie de tous les jours, il est important de bien réaliser d’abord la sanctification intérieure, de notre esprit, qui a déjà eu lieu « une fois pour toutes » lors de la nouvelle naissance. C’est-à-dire que nous sommes DEJA saints !
Pourquoi ? Afin de ne pas essayer de nous sanctifier dans le but de devenir ces saints que nous sommes déjà. Nous sommes les justes, nous sommes les saints et nos oeuvres n’ont pas pour but de nous faire gagner ces titres, mais de permettre que soient reflétés à travers nous l’amour et la gloire de Christ.
En tant qu’enfants de Dieu, nous sommes prêts pour entrer dans l’Eternité sans autre oeuvre à présenter à notre Père que le sacrifice de Jésus. La seule manière de perdre notre éternité et donc le Salut serait, soit de nous rebeller contre Dieu en ne voulant plus de Lui, soit de continuer à nous vautrer dans le péché sans aucun esprit de repentance.
La Bible parle de « trois » jugements, l’un concerne les perdus, les deux autres concernent les chrétiens :
1. le jugement dernier qui concerne les pécheurs qui n’ont pas accepté Jésus-Christ comme sauveur (ou ceux qui l’ont accepté pour le rejeter par la suite) et qui vont en enfer (Apocalypse 20 : 11 à 15).
2. le jugement QUI N’AURA PAS LIEU pour tous les chrétiens qui auront gardé la foi, car Jésus-Christ a payé à notre place. Alléluia ! (Certains seront sauvés « comme au travers du feu », leurs œuvres étant consumées pour une raison ou une autre, mais ils seront sauvés quand même.)
3. le jugement des oeuvres des chrétiens. La Bible dit que chacun recevra une récompense correspondant à ses œuvres (1 Corinthiens 3 : 12 à 15).
EN CE QUI CONCERNE LE SALUT, nous ne sommes et ne serons pas jugés par Dieu, à moins que nous le reniions, bien sûr. Oeuvres ou pas oeuvres, bonnes oeuvres ou pas bonnes oeuvres, oeuvres préparées d’avance ou pas œuvres préparées d’avance, dans la mesure où notre COEUR reste attaché au Seigneur, nous sommes sauvés et nous ne serons pas condamnés avec le monde; voyez le brigand sur la croix, le Corinthien pécheur, etc. (Luc 23 : 42, 43) ; (1Corinthiens 5 : 5).
EN CE QUI CONCERNE L’AMOUR que nous devons MANIFESTER AU MONDE
de la part de Dieu, cet amour se doit d’être exprimé par des actes concrets (œuvres), et par un témoignage à la gloire de Dieu (sanctification dans notre conduite).
Si nous PERSEVERONS à faillir dans ces œuvres et ce témoignage à cause, disons-le, de notre égoïsme, notre orgueil, notre refus de mourir à nous-mêmes, etc., nous sommes jugés ICI-BAS par le Seigneur : « Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, AFIN QUE NOUS NE SOYONS PAS CONDAMNES AVEC LE MONDE » (1Corinthiens 11 : 32).
Lors du jugement de nos œuvres, jugement qui n’est pas destiné à nous condamner, celles-ci nous vaudront ou ne nous vaudront pas l’approbation et une récompense de Dieu
(1 Corinthiens 3 : 12 à 15).
Il est important de comprendre le principe de ces deux sanctifications; Il est important aussi de réaliser la réalité, les différents buts et sens de ces deux jugements concernant les chrétiens.
La sanctification est un sujet de première importance puisque Paul déclare aux Hébreux : « RECHERCHEZ la paix avec tous et la SANCTIFICATION, sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (Hébreux 12 : 14). On peut comprendre pleinement le sens de ce verset à la lumière de ce que nous avons expliqué tout au long de ce chapitre, car à sa première lecture il serait facile d’imaginer que Paul déclare qu’il nous faut devenir parfaits dans tout ce que nous faisons pour pouvoir aller au ciel et voir un jour le Seigneur. Ce raisonnement serait totalement contraire au principe de la grâce.
Rechercher la sanctification, c’est marcher DE L’AVANT et avoir un esprit repentant vis-à-vis de nos manquements. Cette ATTITUDE DE COEUR, cet ETAT D’ESPRIT permettent au sang de Jésus de nous laver continuellement et donc de nous ENTRETENIR dans la sanctification.
Si La Bible parle de deux sanctifications, elle parle également de deux perfections.
Comprendre la perfection
Il en est de la perfection comme de la justification et de la sainteté. La perfection, pour nous chrétiens, consiste avant tout en ce que nous avons été DECLARES parfaits. De même qu’il qualifie les chrétiens de « saints », Paul les appelle aussi « les parfaits »
(1 Corinthiens 2 : 6). Jésus s’étant offert comme victime expiatoire pour chacun de nous, la conséquence première est que nos péchés sont effacés. Nos péchés étant effacés, nous sommes donc purs, c’est-à-dire saints. Etant saints, nous sommes donc parfaits, irréprochables devant Dieu; étant saints et parfaits, nous sommes donc justifiés. (1 Corinthiens 6 : 11)
Ces différents états que nous revêtons, nous les revêtons EN Jésus-Christ et A CAUSE de Jésus-Christ. Ils ne correspondent pas à la vision des hommes mais à celle de Dieu qui nous voit au travers de Son fils : « EN LUI Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que NOUS SOYONS saints et irréprochables DEVANT LUI… » (Ephésiens 1 : 4). « Car, par une seule offrande, il a AMENE A LA PERFECTION POUR TOUJOURS ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux 10 : 14).
Nous voyons qu’il est question d’une perfection obtenue non pas par nos efforts personnels mais par l’œuvre de la croix. L’apôtre Paul fait néanmoins allusion à une autre perfection, une perfection qui est un but à atteindre.
Nous sommes sauvés, il nous faut néanmoins travailler à notre Salut. Nous sommes sanctifiés, il nous faut nous sanctifier. Nous sommes parfaits, il nous faut nous perfectionner.
Dieu a donné les ministères à l’Eglise dans un but précis : « Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, POUR LE PERFECTIONNEMENT des SAINTS… » (Ephésiens 4 : 12). Ceux qui sont parfaits intérieurement, c’est-à-dire en esprit, doivent travailler au perfectionnement de leur être extérieur. Paul déclare à la fois : « Nous tous QUI SOMMES
PARFAITS, ayons cette même pensée… » (Philippiens 3 : 15), et « Ce n’est PAS que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la PERFECTION, mais je cours, pour tâcher de le saisir. » (Philippiens 3 : 12).
Paul recherche une perfection et court pour remporter un prix. J’ouvre une parenthèse pour préciser qu’il ne court pas dans le but de remporter le Salut ou la perfection intérieure, comme on pourrait avoir tendance à le penser en lisant ce verset. Si c’était le cas, le Salut s’obtiendrait donc par les oeuvres, ce qui serait totalement contraire à l’enseignement de Paul. Le prix auquel Paul fait allusion ici est la récompense de ses oeuvres, comme nous avons pu le voir dans un précédent chapitre.
Jésus a dit : « SOYEZ DONC PARFAITS COMME votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 6 : 48) Est-il possible d’être saints et parfaits ici-bas, dans ses actes, ses paroles et ses pensées ?
Je réponds : Tout dépend de ce que l’on veut dire par sainteté et perfection de son être intérieur (nous ne parlons plus maintenant de la sainteté et de la perfection intérieures obtenues par le sacrifice de Christ, mais de la sainteté et de la perfection extérieures que nous sommes appelés à manifester au travers notre COMPORTEMENT.
Si nous entendons par sainteté et perfection extérieures le fait d’en arriver à ce que TOUS nos actes, paroles, pensées soient parfaits, inspirés DANS LES MOINDRES DETAILS par Dieu, alors NON, il n’est pas possible, AUSSI LONGTEMPS QUE NOUS VIVONS DANS CE CORPS, d’être saints et parfaits. Si vous visez un tel but, c’est la folie qui vous attend. La Bible nous dit qu’il nous faudra revêtir un jour un autre corps, un corps glorieux, car « …la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu. » (1 Corinthiens 15 : 50 à 54)
Pourquoi nous faudra-t-il revêtir un autre corps que celui qui est le nôtre actuellement ? Parce que le péché habite dans la chair (nous y reviendrons). Nous vivons, de ce fait, dans un corps limité ET QUI NOUS LIMITE.
Tant que nous demeurons dans ce corps, aussi clair que nous puissions voir, nous ne voyons néanmoins que comme dans un miroir, (la sorte de miroir existant à l’époque de Paul qui rendait une image trouble) ; aussi près du Seigneur que nous puissions être, nous demeurons loin du Seigneur (par rapport à ce que cela sera lorsque nous serons avec Lui); aussi parfaits que puissent être nos actes, nous demeurons imparfaits (par rapport à une perfection absolue dans notre comportement). (1 Corinthiens 13 : 12) ; (2 Corinthiens 5 : 6).
Qu’entend donc Jacques par ces mots : « Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, AFIN QUE VOUS SOYEZ PARFAITS et accomplis, sans faillir en rien ? » (Jacques 1 : 4).
Etre saint, accompli, irréprochable et parfait dans son être intérieur DEPEND DU CRITERE QUE DIEU A ETABLI POUR DECLARER CET ETAT. En ce qui concerne notre être intérieur, nous avons vu que ce critère est tout simplement le sacrifice de Christ. Etre saint, accompli, irréprochable et parfait dans son être EXTERIEUR dépend également du CRITERE SUR LEQUEL DIEU SE BASE pour déclarer que nous sommes ou ne sommes pas parvenus à cet état.
Je vous rassure, ce critère n’est pas celui d’une perfection totale des actes, paroles et pensées, car sous cet angle, l’état de perfection extérieure serait impossible à atteindre.
Puisque Paul parle néanmoins d’atteindre une perfection et nous encourage à faire de même: « …marchons d’un même pas », « soyez mes imitateurs… » (Philippiens 3 : 15, 17), c’est que SELON LE CRITERE UTILISE ET FIXE PAR DIEU, il est possible d’atteindre une perfection et une sainteté extérieures. Imaginez que deux personnes doivent faire un exercice physique pour passer un examen.
L’une est bien portante, l’autre a une infirmité. Le professeur d’éducation physique chargé de faire passer le test ne va pas demander la même chose aux deux. Il va fixer deux exigences différentes. Il va, par exemple, demander à l’une de sauter deux mètres et à l’autre un mètre.
Si la personne atteinte d’une infirmité saute un mètre, le professeur la note en fonction de ce qui lui a été demandé à elle et non en fonction de ce qui a été demandé à la personne bien portante, cela va de soi. Nous sommes tous, A CAUSE DE LA CHAIR, des « infirmes ». Lorsque Dieu nous demande de rechercher une perfection extérieure, Il ne parle pas d’une perfection absolue qu’Il sait que nous ne pouvons pas atteindre; Il parle d’une perfection correspondant à ce que nous pouvons faire.
Il est très important de comprendre cela car le diable culpabilise un grand nombre de chrétiens en les poussant à rechercher un état qu’ils ne pourront jamais atteindre ici-bas.
Quel est ce critère de perfection fixé par le Seigneur ? Qu’entendent Dieu et Paul par perfection ?
La perfection, la « stature parfaite » à laquelle l’Esprit de Dieu fait allusion, se rapporte à un certain état, un degré de MATURITE qu’il nous faut viser. Les bibles anglaises traduisent le
verset de Luc 8 : 14 par : « ils ne portent point de fruit qui arrive à la PERFECTION. » Les versions françaises le rendent par : « ils ne portent point de fruit qui viennent à MATURITE. »
Le mot grec teleios, rendu par « parfait », et teleiotés, rendu par « perfection », apporte l’idée de finition, d’œuvre complète, achevée.
Le même Paul qui déclare aux Colossiens qu’il n’a pas atteint la perfection et qu’il court pour saisir le prix de la vocation céleste en Jésus-Christ, dira des années plus tard à Timothée:
« J’ai ACHEVE la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée. » (2 Timothée 3 : 6)
Un travail est achevé, fini, EN FONCTION DE CE QU’IL NOUS A ETE DEMANDE DE FAIRE ! En nous demandant de tendre à la perfection, Dieu ne nous demande pas de parvenir à une perfection absolue, mais à un certain degré de maturité, à être INEBRANLABLES dans la foi et continuellement couverts par le manteau du sang de Christ.
Les expressions « parfait » et « perfection » sont employées pour décrire différents stades de la vie du « chercheur de Dieu » : la perfection obtenue en venant à Christ (perfection intérieure), la perfection à rechercher dans notre (mode de vie) ici-bas, la perfection du royaume céleste (ou perfection absolue), etc. (Hébreux 11 : 40) Les « parfaits » peut donc être traduit par
« ceux qui sont parvenus à un certain état ».
Le même terme peut être employé pour décrire l’état de « sauvés » ou celui d’ « affermis et inébranlables », ou celui de « ressuscités ». L’état de perfection vers lequel il nous est demandé‚ de tendre est celui qui consiste, entre autre :
– A ne plus nous coucher sur notre colère. Ce qui est différent de ne plus jamais nous mettre en colère.
– Nous repentir automatiquement face à nos manquements. Ce qui est différent de ne plus avoir de manquements.
– A ne pas laisser l’amertume, la jalousie, la crainte, la convoitise, etc. prendre racine dans nos cœurs. Ce qui est différent de ne jamais ressentir ces choses.
Tout cela est possible car Dieu ne peut nous demander de faire des choses que nous ne pouvons pas faire, d’atteindre un état que nous ne pouvons atteindre. Beaucoup de chrétiens se trouvent dans un extrême ou un autre. Certains cherchent à être totalement parfaits, calculent presque tout ce qu’ils devront dire et faire et LA REALITE EST QU’AU LIEU DE S’AMELIORER, ILS EMPIRENT. D’autres ne travaillent pas particulièrement à se perfectionner, partant du principe que « nous sommes des pécheurs pardonnés ».
Il n’est pas possible ici-bas, comme nous l’avons mentionné à plusieurs reprises, d’être totalement parfait; il faut attendre le ciel pour cela. Mais il est possible d’atteindre un état, une maturité que Dieu DECLARE être la perfection et qui correspond à SES YEUX à la stature de Christ.
Nous sommes parfaits AUX YEUX DE DIEU EN CE QUI CONCERNE LE SALUT. Pendant notre passage sur cette terre, nous sommes appelés à tendre vers une perfection, mais qui est également perfection AUX YEUX DE DIEU et non aux yeux des hommes et selon leur conception.
Dieu a « baissé la barre » que nous avons à sauter, considérant que la marge existant entre la perfection totale et la perfection demandée est COUVERTE PAR LE SANG DE JESUS.
C’est la « PERFECTION MALGRE L’IMPERFECTION ! »
La sanctification a principalement rapport au fait de se garder, de s’abstenir du mal, tandis que la perfection concerne plus l’amélioration de ses oeuvres. Les deux font partie
de la marche du chrétien et se complètent parfaitement.
Tiré de: https://www.scribd.com/doc/108719980/Claude-Payan-Comprendre-La-Justification
Par Claude Payan, cours no. 17: Comprendre la justification!