Rien n’est facile si on veut réussir. Il faut tout simplement s’engager pour être déjà à mi-chemin. Avant-hier, j’ai reçu un message d’un collègue sur WhatsApp se résumant en deux mots : « nous piétinons. » Je l’ai tout de suite appelé au téléphone pour en savoir plus. A ma grande stupéfaction, il me décrit l’état de son environnement piégé par des détours, de folie collective dus aux dissensions sociopolitiques et de douleurs en l’absence de Dieu. Ma réponse fut simple et claire : les problèmes sont analogues partout même s’ils sont culturels. Ils ont tous un dénominateur commun : le mépris. (1) Le mépris de Dieu, (2) le mépris de l’enseignement du Christ, (3) le mépris de l’amour venant de l’Esprit-Saint. Ces trois mépris engagent Christ dans sa conversation avec la foule pour leur dire d’une part ; « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple » [v. 26] ; d’autre part, « Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suis pas, ne peut être mon disciple » [v. 27].
« D’abord il est choquant pour nous d’entendre cet appel à la haine dans la bouche de Jésus, cet appel qui est tout le contraire de la loi même de Moïse : « Honore ton père et ta mère si tu veux que tes jours se prolongent dans la terre que le Seigneur te donne ». Et Luc lui-même nous rappelle quelques chapitres plus loin que Jésus fait référence à ce même commandement comme condition pour entrer dans le Royaume. Cet apparent appel à la haine fait donc réellement question.
Ce texte pose problème, ensuite parce qu’il a souvent été utilisé à tort et à travers, et de manière extrêmement sectaire. Beaucoup de groupes religieux, pas si lointains de nous d’ailleurs, ont au nom de ce texte-là, divisé des familles, comme si la séparation d’avec les proches était un préalable à la foi en Jésus Christ, comme si l’amour du prochain – parce que c’est de cela qu’il s’agit -, ne pouvait pas inclure la parenté.
Trop souvent on a entendu et l’on a vu des drames à cause de cette parole de l’Évangile mal comprise, voire volontairement détournée.
Pour bien saisir le sens des paroles de Jésus il nous faut donc considérer l’ensemble du passage et prendre en compte les remarques de la suite du texte. Bien évidemment Jésus ne cherche pas à aller à l’encontre de la loi. Jésus ne demande pas non plus à ses disciples de pratiquer une ségrégation d’amour aussi radicale et aussi contraire à la parole même de l’Évangile. » [1]
Comment comprendre et appliquer ce que Christ enseigne à l’humanité hantée par ses convoitises et son obsession de l’utopie ; n’ayant ni le temps de l’attirance voire une halte, ni le temps d’entendre voire écouter ? Préoccupée par tout ce qui l’attire pour ses besoins au-delà de l’intolérable, l’humanité a fait le choix de vivre dans l’angoisse au lieu du bonheur, la violence au lieu de la modération, l’arrogance ou le vol au lieu du respect. Ces diatribes démontrent le choix de vivre qu’elle s’est choisie, que Christ est venue rectifier par la condition du salut se résumant dans la confiance en Dieu.
Le salut est conditionnel par qu’il exige de chacun à devenir un disciple ; pas un disciple du Christ mais un « disciple de Dieu » comme Christ le fut [6 : 40b]. C’est une réflexion qui engage une conversation avec l’Esprit Saint et le Livre de Luc qui dévoile les arcanes du profil du disciple pour plusieurs raisons :