Parmi les évangéliques français, il existe deux grandes tendances.
La première, que l’on pourrait qualifier d’historique, estime que les 3 premiers chapitres de la Bible décrivent globalement et littéralement des situations historiques : la création du monde en six jours, l’homme et la femme placés dans le jardin d’Eden pour le garder et le cultiver en pleine communion avec Dieu, et, finalement, la terrible chute de l’homme et de la femme. Ils commettent le premier péché de l’histoire, font entrer la mort dans le monde, et entraînent avec eux l’ensemble de l’humanité. Cette approche reconnaît que Genèse 1-3 contient d’importantes figures de style et de nombreux éléments poétiques, mais que ceux-ci ne s’opposent pas à un récit historique.
La deuxième grande position, défendue notamment par Henri Blocher dans son livre Révélations des origines, est parfois appelée “théorie du cadre”.
Selon lui, le texte de Genèse 1-3 doit être lu avant tout comme une composition littéraire. Ces textes ne seraient pas une description chronologique et historique des évènements, même s’il contiennent sans doute quelques traces d’histoire. H Blocher estime par exemple que, chez l’auteur de Genèse 1, “[le] souci de la chronologie a été éclipsé par d’autres considérations.” En conséquence, il est illusoire de lire un récit historique en Genèse 1. Il s’agit plutôt d’un cadre littéraire qui décrit poétiquement l’oeuvre créatrice de Dieu.
Je n’ai jamais été très convaincu par la proposition de H Blocher.
Voici les trois principales raisons qui me conduisent à penser qu’une lecture chronologique/historique de Genèse 1 est celle qui convient le mieux :
1. Il est difficile d’imaginer que l’auteur de Genèse 1 ait utilisé une succession de jours pour exprimer autre chose qu’une chronologie, élément omniprésent dans ce livre.
2. Tous les récits historiques de la Bible contiennent aussi des sections poétiques, des paraboles, et d’autres figures de style semblables.
3. Les auteurs bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament, inspirés de Dieu, ont tous lu Genèse 1–3 comme un récit historique. Le commandement du sabbat reprend les sept jours de la création de manière littérale (Exode 20.8-11).
Ma position peut aussi bien s’accorder avec l’idée d’une terre relativement jeune, qu’avec celle d’une terre plus vieille. Par contre ce shéma peut difficilement s’harmoniser avec une théorie de l’évolution. En effet, une lecture littérale/historique de la Genèse implique que la mort n’entre dans le monde qu’après la chute (cf. Romains 5.12; 1 Corinthiens 15.20-22). À l’inverse, si Dieu a créé le monde en se servant de l’évolution comme d’un outil, cela impliquerait alors que la mort existait déjà avant la chute (l’idée d’évolution repose sur une forme de “sélection naturelle” qui implique l’existence de la mort).
La théorie du cadre littéraire, à l’inverse, amène à postuler que la mort existait déjà avant la chute et que l’évolution des espèces a pu conduire à la création de l’homme. C’est l’opinion de H. Blocher et de la plupart de ceux qui acceptent son approche. Blocher estime que seule la mort animale existait avant la chute.
Tiré du site:
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