Des réflexions plus poussées nous portent à croire que le Journal « scientifique » de l’Universit´E GOC ne suffit pas pour implémenter notre savoir et savoir-faire dans nos recherches, si l’on ne considère pas les retombées utopiques qui peuvent ne pas répondre favorablement à nos attentes.
L’idée est d’aller plus loin en venant avec des mesures intelligentes qui doivent accompagner l’information fournie, à d’autres crédos de réflexions susceptibles d’attirer l’attention et produire des résultats.
Le Magazine Smithsonian évalue le nombre à 1,8 million d’articles publiés chaque année, dans environ 28 000 revues. Qui lit réellement ces journaux ? Selon une étude de 2007, pas grand monde : la moitié des articles universitaires ne sont lus que par leurs auteurs et éditeurs de revues, écrivent les auteurs de l’étude.
Il affirme également que 90 % des articles publiés ne sont jamais cités. Certains universitaires ne sont pas surpris par ces chiffres. “Je me souviens très bien de m’être concentré non pas tant sur la nature hyper-spécifique de ces sujets de recherche, mais sur ce que cela doit ressentir en tant qu’universitaire de passer autant de temps sur un sujet jusqu’à présent à la périphérie de l’intérêt humain”, écrit Aaron Gordon de Pacific Standard. “Ce qui est important à retenir en milieu universitaire est qu’il faut toujours publier quelque chose que rien”, explique-t-il, même si ce quelque chose n’est lu que par vous et vos critiques. (EVELET 2014)
Dans un article sur le Nouvelliste on lit ce qui suit : « Au cours d’une entrevue réalisée avec Samy Janvier, le présentateur de l’émission Cercle du livre sur Radio Vision 2000, il m’a confié avoir rencontré une étudiante de la faculté d’ethnologie qui a avoué ne pas connaître Jacques Roumain, l’auteur de ”Gouverneurs de la rosée” et fondateur du Bureau national d’ethnologie. Ce n’est pas Marc Exavier qui anime Lecture et compagnie sur Radio Solidarité qui dira le contraire. On ne lit pas dans ce pays. La lecture ne fait pas partie des habitudes de nos jeunes écoliers. De nos professeurs non plus.”
Dans un autre article sur Psychomedia, on lit ceci : « Les gens sont plus disposés à partager un article qu’à le lire. »
Ce qui revient à dire pour Hugo Clery (2013) “Les articles ont bien souvent plus de retweets que de clics, ce qui prouve que beaucoup de gens partagent des articles sans les lire. … On se rend alors vite compte que beaucoup de gens ne scrollent même pas la page avant de la quitter et que la plupart des visiteurs partagent des articles en ayant lu seulement quelques lignes.”
Dans son ouvrage « Deux pouces et des neurones », la sociologue Sylvie Octobre (2014) a fait l’observation suivante : « La lecture n’est plus considérée comme la porte d’accès privilégiée au savoir et n’est plus synonyme de plaisir.”
Dans la revue Américaine « Statista », on lit ce qui suit : « Une enquête menée en février 2022 a révélé que la plupart des consommateurs n’utilisaient jamais les journaux comme source d’information. Seulement 21 % des adultes âgés de 65 ans ou plus ont déclaré lire des journaux tous les jours. Les journaux sont une source d’information moins populaire que la radio et figurent également parmi les sources d’information quotidiennes les moins utilisées par les adultes de 18 ans et plus. »
Un pasteur qui m’invita un jour à son église de plus de 1500 personnes, me confia que son plus grand problème est de monter le programme hebdomadaire avec des réflexions liturgiques. Quel était le problème lui demandai-je ? Il me répondit que les gens ne lisent pas le programme mais se contentent de le tenir en mains pour montrer qu’ils avaient quelque chose. Pas même le jeune pasteur qu’il surprena, demandant à l’autre durant le service, « c’est pour quand les offrandes ? » Le plus dur conclut-il, est qu’à la fin du service, on retrouve la majorité des programmes pour ne pas dire la totalité, par terre.
Ce qui nous intéresse, est comment avoir un Journal Scientifique avec débat où la vulgarisation radio télé diffusée contribue les travers de la simplification permettant à l’auditeur d’accueillir un message simple et bref ?
L’autre point, est comment organiser trois (3) ou quatre (4) fois l’an, des rencontres socio-culturelles pour maintenir la flamme de l’information scientifique de manière renouvelée et innovatrice ?
Si d’un côté, l’organisation de ces deux initiatives peuvent contribuer à l’épanouissement de l’Enseignement Supérieur et à la société d’une manière générale ; de l’autre, l’on doit se rappeler que le Journal Scientifique doit être avant tout d’essence collective, compte tenu de la diversité et des caractéristiques des différents types de sources d’information afin de promouvoir une large visibilité de points de vue scientifiquement fondés.
Nous sommes tous concernés et devons travailler d’un commun accord pour répondre aux exigences de notre société. Alors, le débat ne sera plus soumis au profit d’un succédané profondément différent de notre culture, mais les faits observés qui constituent la vérité scientifique du moment.
Notes et références
Evelet, R. (2014, 25 Mars). « Academics Write Papers Arguing Over How Many People Read (And Cite) Their Papers »
https://www.smithsonianmag.com/smart-news/half-academic-studies-are-never-read-more-three-people-180950222/
Le Nouvelliste. (2013-10-02.) « Questions de lecture et lectures en question en Haïti ».
https://lenouvelliste.com/article/120063/questions-de-lecture-et-lectures-en-question-en-haiti. 28 Avril 2022.
http://www.psychomedia.qc.ca/psychologie/2016-06-23/partage-informations-reseaux-sociaux. 28 Avril 2022.
Hugo Clery (2013, 12 Juin). Mis à jour (2018, 8 Janvier).
Etude : c’est confirmé, on ne lit pas les articles en entier sur le web
Sylvie Octobre (2014, 24 Septembre). « Les jeunes lisent toujours, mais pas des livres ».
https://www.lemonde.fr/campus/article/2014/09/24/les-jeunes-lisent-toujours-mais-pas-des-livres_4491903_4401467.html
https://www.statista.com/statistics/1251242/newspaper-usage-frequency-by-age/